Un appel à la protection des écosystèmes fragiles
À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, célébrée chaque année le 2 février, l’Algérie se mobilise à travers des actions de sensibilisation et de protection de ces écosystèmes vitaux.
Sous le thème « Protéger les zones humides pour notre avenir commun », les autorités locales, les associations environnementales et les citoyens ont à réfléchir sur l’importance de ces milieux naturels pour l’équilibre écologique et la survie de l’humanité, selon le communiqué de la direction des forêts publié hier à cette occasion.
Les zones humides sont définies comme tout milieu submergé d’eau, en permanence ou temporairement. Elles jouent un rôle central dans le cycle de l’eau, participant à la régulation du climat, à la purification de l’eau et à la préservation de la biodiversité. Ces écosystèmes uniques, souvent méconnus, sont d’une importance capitale pour l’environnement, offrant des habitats riches et diversifiés pour de nombreuses espèces végétales et animales.
L’Algérie compte actuellement 50 zones humides classées d’importance internationale sur la liste Ramsar, un classement établi par la Convention de Ramsar, adoptée le 2 février 1971 en Iran. Ce traité intergouvernemental vise à préserver et gérer durablement ces milieux fragiles. L’Algérie y a adhéré en 1982, témoignant ainsi de son engagement pour la protection des écosystèmes humides.
Les zones humides abritent une faune et une flore spécifiques, adaptées aux conditions hydrologiques particulières. Elles incluent une grande variété de milieux naturels, parmi lesquels les lacs et rivières, les marais et tourbières, les deltas et estuaires, les mangroves et vasières, les récifs coralliens ainsi que des sites artificiels comme les bassins piscicoles, les rizières et les marais salants.
La Convention de Ramsar classe ces milieux en trois grandes catégories, à savoir, les zones humides marines et côtières, les zones humides intérieures et les zones humides artificielles. Cette classification facilite l’identification des zones humides, mais des chevauchements existent entre ces catégories, car les écosystèmes sont souvent interconnectés. D’un point de vue plus détaillé, on distingue cinq grands types de zones humides, comme les zones marines englobant les côtes, lagunes, récifs coralliens et plages rocheuses, les zones d’estuaire comprenant les deltas, mangroves et marais intertidaux, les zones lacustres associées aux grands lacs et plans d’eau intérieurs, les zones fluviales liées aux rivières et cours d’eau, et enfin les zones marécageuses, qui incluent les marais, tourbières et plaines inondables.
Le point commun entre toutes ces zones est la présence permanente ou temporaire de l’eau, qui façonne un sol spécifique et permet le développement d’espèces végétales
adaptées. Les zones humides sont bien plus que de simples réservoirs d’eau. Elles stockent le carbone, réduisent l’impact des inondations, filtrent les polluants et servent de zones tampons contre l’érosion côtière. Elles sont aussi essentielles pour la reproduction et la migration de nombreuses espèces, en particulier les oiseaux d’eau. Les amphibiens et reptiles trouvent dans ces milieux un habitat idéal alternant zones sèches et humides,
tandis que les oiseaux migrateurs s’y arrêtent pour se nourrir et se reposer.
Cependant, ces écosystèmes sont gravement menacés par l’urbanisation et l’artificialisation des sols, la pollution et l’exploitation excessive des ressources en eau, ainsi que le changement climatique et la désertification. Face à ces défis, il est urgent d’agir pour stopper la dégradation des zones humides et assurer leur gestion durable.
En Algérie, diverses actions sont mises en place pour préserver ces écosystèmes vitaux.
À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides 2025, la Conservation des forêts de la wilaya d’Annaba, en collaboration avec des partenaires locaux, organise des activités de sensibilisation destinées à mieux faire connaître ces milieux fragiles. Parmi les événements prévus, des conférences et tables rondes aborderont l’importance des zones humides, tandis que des émissions radiophoniques et reportages mettront en lumière leur rôle écologique. Des expositions et sorties de terrain permettront de découvrir ces écosystèmes, et des formations seront proposées sur le suivi des oiseaux d’eau et les techniques de recensement. Des concours de dessin pour les enfants et des concours photo pour les amateurs de nature viendront compléter le programme, avec pour objectif de sensibiliser le public à la nécessité d’une gestion responsable des zones humides pour préserver leur biodiversité et leurs services écosystémiques.
Les zones humides sont essentielles pour la planète et pour l’homme. Leur préservation est un enjeu majeur pour garantir un équilibre écologique durable. La célébration de cette journée est une occasion de réaffirmer l’engagement des acteurs locaux et internationaux pour une gestion raisonnée de ces milieux fragiles. En protégeant les zones humides, nous protégeons notre avenir commun.
Nadia Yahiaoui